La chute de l'ange - Dessin - 150x110 - 2010
]]>Je travaille sur ce dessin depuis quelques temps déjà
Ce temps qui me manque tant précisément
je parviens néanmoins à lui consacrer quelques minutes chaque jour
à suivre.....
.......et un poème d'Isabelle Normand est venu :
Surgir
être
courbe
fluide
vent
souffle
danse
qui se densifie
chair
l’outil laisse encore sa marque
est-il burin estompe
polissoir
est-il crayon
la matière se burine
apparaît
hors l’eau
de la source
primale
tête et main en filigrane
ou déjà lovés
ailleurs
à nouveau
long plongeon
hors du fluide
mouvement
onde
vague
qui se déploie
puis retombe
qui s’expanse
puis se resserre
au centre
noyau d’ombre
dense
respir
eau
nuage
vol
I. Normand, le 9 mai 2009
]]>
pieds-2 crayon sur papier (détail)
parce qu'ils sont malmenés,
oubliés, souvent niés,
presque méprisés, cachés
par tout ce qu'ils disent de la douleur,
leur présence souffrante
m'ont donné l'idée des derniers dessins
"Le rire de l'âme"
aux éditions du Pierregord le 21 janvier 2009.
Il est disponible en libraire et sur le site:
http://www.editionspierregord.com/rire-lâme-p-66.html
Au départ, il y a une nécessité,
celle d'aller vers l'autre
sortir de nos solitudes de créateurs, partager, échanger, mêler nos différents langages, se frotter, se rencontrer et s'enrichir mutuellement dans un va-et-vient, aller-retour entre peinture et poésie, quand les mots/images bougent, s'entremêlent, se répondent, se répliquent......
les mots sont ceux d'Isabelle Normand, écrivain, poète dont le travail m'accompagne, m'inspire depuis longtemps.
Cet échange dure maintenant depuis plusieurs mois, il s'agit donc, ici, de le mettre en partage et de le faire vivre autrement, au long cours d'une rubrique de travail, sorte de journal de création, un peu informel, en l'état, des images et des mots.....
]]>Lui il oublie tout
le huit élégant
et le six étrange
il perd la conscience de ce qu’il était
pourquoi en tournant faut-il oublier
il oublie il aime
marcher sur un fil
le fil du rasoir fil de la conscience
il marche à l’envers le grand voyageur
en apesanteur
rythme régulier de l’axe du vent
qui roule et déroule
ce corps étiré
ruban qui s’incline
qui tressaille et s’ouvre
aux mains d’un enfant
tel un cerf-volant
œuf en devenir
quand seront lâchées toutes références
œuf d’identité
où s’inscrit l’essence de sa randonnée
l’enfant qui va naître est-il cet été
lancé en plein ciel
cet homme qui plonge
vers sa destinée
IN, 23/03/08
Elle vibre et elle tangue
lente ondulation
lente sécession d’avec ce qu’elle est
le corps et l’absence
danse d’horizon
elle tourne et retourne
ses champs sa chanson
lentement elle tombe
lentement elle ploie
elle bée elle s’enfonce
elle devient semence
et la roue l’entoure la cercle et la broie
au prochain tournant sera-t-elle vivante
elle tourne et retourne son incandescence
sa joie sa splendeur
son intelligence
elle est mouvement
elle vibre en cadence
le corps est musique
les mains partition
sur le fil du temps qu’elle tresse en secret
IN, le 23/03/08
1
qui crie
son corps
ou elle
son ventre
ses seins
descente de croix
et la croix intégrée
à l’intime d’elle-même
bois du ventre
prise de terre
racine
n’est-elle pas autre chose qu’à la racine d’elle-même ce cri
à la pointe du sein le regard
au bout des doigts l’attente
fil qu’elle est en train de couper
ligne d’arrivée
passera-t-elle et comment
avant de s’abattre
de l’autre côté
de dos la descente est peut-être indécente
mais de face
elle existe
tel un cri renversé
de la tête coupée
de la tête voilée
cri du ventre caché par des siècles de violence
sous la peau traversée par la houle des ans
cri de rage et cri de lumière
quand tous les masques tombent
femme-cri emportée par sa faute première
celle d’être
dans le simple dénuement du voile
plus présent d’être
mis dans un coin
un signe de reconnaissance
signature éternelle de la chair face au temps
la femme qui s’envole
dans un grand désir d’Eve
oiseau libre au firmament du sang
SH, femme III, le cri (détail)
2
le cri du muscle en l’air
le cri muscle puissant
ressort intime de la lumière
l’oiseau vole en dedans
la couture s’est défaite
la vie peut s’élancer
la femme qui s’envole a le temps d’être
d’être cri et d’être défaite
défaite de la chair transcendée par le vent
qui deviendra lumière son sarabande
vibrations du silence autour d’elle
elle au centre
cri planté dans ses rêves
subtilité des cygnes s’emmêlant
de grands cygnes
qui racontent
l’émerveillement
et l’attente
extrême pointe du cri
avant que tout commence
derrière la voix cassée par trop d’incandescence
le cri du fil d’Ariane
qu’elle casse en avançant
est-ce son corps qui crie
ou la mesure
qu’elle lâche
pays qui se déploie sous elle
en transparence
qu’elle enjambe et qu’elle crée
fulgurance de l’instant
temps de la fulgurance
du fouet de l’indicible
le cri qui signe l’être
IN, le 26/02/08